Ecrire à Balma

Balma - Frédérique MARTIN
Balma - Frédérique MARTIN

La semaine dernière, j’animais un atelier d’écriture dans la bibliothèque de Balma, auprès de quatorze collégiens. Ils avaient décidé de tenter avec moi l’aventure d’écrire. Cet atelier faisait suite aux lectures-rencontres du mois de janvier autour de ma nouvelle Le désespoir des roses. En avril prochain d’abord, puis en juin, ces mêmes collégiens liront leurs textes en public. On ne peut en douter, ces quatorze-là ne sont pas du genre à reculer.

Ce projet ambitieux a vu le jour sous l’impulsion de Sandrine Vermot-Desroches, leur professeur de français, soutenue sans réserve par son homologue Chantal Sainte-Marie. Travailler avec des enseignantes de cette trempe est un privilège. Elles aiment leurs élèves. Elles les respectent aussi, sans ménager leur peine pour aller au bout de l’idée qu’elles se font de leur métier. Les aimer, quelque soit leur âge, y a-t-il une autre voie ? Il faut juste savoir préserver l’âme de Don Quichotte. Lisons et relisons.

On parlait de collaboration dans le billet précédent, celui-ci en est une illustration. Une fois le projet écrit, il a été soutenu et a pu aboutir grâce à Elise Mascré, bibliothécaire de Balma et Nathalie Ménard Péméja, élue à la culture. La mairie et le collège ont fourni la logistique et se sont répartis le financement. Un grand merci à Messieurs Fillola et Laporte. Il faut souligner la coordination et la détermination de toutes les parties pour que cette initiative aboutisse. C’est ce qui s’appelle regarder ensemble dans la même direction.

Photo Frédérique MARTIN
Photo Frédérique MARTIN

Alors, que s’est-il passé dans cette pièce de la bibliothèque où nous nous sommes enfermés avec des pages et des stylos ? Une alchimie qui reste pour moi sujet d’émerveillement : la rencontre intime de ces jeunes gens avec eux-mêmes. Je les ai vus douter, creuser, chercher, s’interroger et finalement se surprendre, s’étonner et, oui, on peut le dire, se réjouir de ce qu’ils découvraient. Enthousiastes et investis, ils se sont laissés contaminer par celle qui venait à leur rencontre, avec ses mots et sa confiance. Ils ont écrit pendant les ateliers, mais cela les a aussi poursuivis en cours, sur le chemin de l’école, le soir chez eux, sous la douche et jusque dans leur sommeil. Ils en ont discuté entre eux, avec leurs parents, avec leurs professeurs. Ils y ont cru, tous sans exception, chacun à son rythme, chacun avec sa voix singulière, observant par moment un silence recueilli pour ne rien perdre de ce qui se vivait en eux.

Que tous les élèves de troisième du Collège Jean Rostand rencontrent une littérature vivante, par le biais de lectures-rencontres avec un écrivain, était déjà une gageure en soi. Que ces rencontres donnent lieu à un atelier sur plusieurs jours qui aboutira lui-même à la publication des textes et au partage par la lecture, c’est le parfait exemple de ce qui peut se réaliser quand l’aspiration est au service de l’exigence.

J’espère qu’ils seront nombreux, Eliott, Manon, Elise, Oskar, Alan, Victoria, Juliane, Julie, Mehdi, Morgane, Pauline, Romain, Samuel et Sébastien à venir vous écouter le 26 avril au salon du livre de Balma et le 26 juin dans votre collège. Oui, j’espère qu’ils seront nombreux au rendez-vous de l’émotion, celle qui vibre quand on s’empare de la langue pour mieux saisir le monde. Applaudissons.

Post Scriptum : Le « A suivre… » du dernier billet, c’est  la page 48 de Pierre Ménard. On peut y écouter ma contribution et y découvrir celle des autres.

Cet article a 3 commentaires

  1. Gilles (le moissonneur)

    Frédérique, pourra-t-on lire quelques uns des textes de Balma sur ton site ou ailleurs ? Tu nous as donné envie.

  2. juliet

    J’applaudis et plus encore je m’enthousiasme de savoir que la relève est là dans ces collèges , lieux de tous les possibles, du meilleur et du pire ! Je sais aussi, Frédérique ton talent et ton incontournable bonne humeur doublée de générosité …alors la sauce a pris … comment en douter ? BRAVO à tous ! et plus encore aux élèves de 3ème …Qu’il soient les passeurs de cette sève de création qui nous sauve du désespoir et de la peur de l’Autre . Bien à vous,
    Une prof de Lettres, sans élèves attitrés puisque « retirée » du métier, , mais plus que jamais investie dans la transmission de sa passion pour le livre !!

  3. frederique

    On pourra les lire dans le livre qui sera publié en avril. Et on pourra venir les écouter par deux fois. Peut-être un petit florilège sur mon site… ou sur celui du collège. A suivre.

Répondre à Gilles (le moissonneur)

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