Les fêtes révolues

 

Il y avait trop longtemps déjà que nous ne nous étions reçus. Francesco Pittau et moi, nous vasecommuniquons une nouvelle fois sans que j’en sois lasse. Merci à lui de cette marque de confiance et d’estime. Vous pouvez lire son poème ici, tandis que le mien gît chez lui.

 

Contre sa joue mal
Décrassée il serrait
Une patte de poule
Appuyé au mur de briques
Ruiné par les rudesses
Du soleil
Il avait joué
Actionnant les doigts
Griffus et crottés
D’une pression sur la
Peau réticulée
—l’odeur fraîche et vive
De la chair morte
Et du cartilage
Les voix effacées
Par la chaleur
Le long froissement
Des feuilles du bouleau
Dessinaient son espace
Et la mesure de son
Souffle

 

Il respirait à
Pleine gorge la bouche
Arrondie comme la bouche
De la citerne refuge
Des chats noyés la nuit
Des fourmis lâchées
Par poignées
Des moineaux blessés
Qui tremblaient dans le creux
De la main avec un
Cœur frémissant comme
Une goutte d’eau
Et des grimaces
Reflétées avec un
Bout de ciel pommelé
Derrière la tête
Pareil à un drap de lin
Agité par le vent

 

Les fêtes révolues – Francesco Pittau

 

La liste complète des autres vases communicants est à consulter ici. Merci à Brigitte Célerier qui en est la grande organisatrice.

 

Mathilde Roux et Jean-Marc Undriener 
Poivert  et André Rougier
Euonimus Blue et Éric Dubois
Danielle Masson et Jérôme Fandor
Virginie Gautier et Ana NB
Anne Savelli et Olivier Hodasava
Anne-Charlotte et Christopher Sélac
Lirina Bloom  et Nicolas Bleusher
François Bonneau et Pierre Ménard
François Bon  et Arnaud Maïsetti
Christine Leininger et Camille Philibert-Rossignol
Michel Brosseau  et Guillaume Vissac
Christine Jeanney et Piero Cohen-Hadria
Anna Jouy  et Murièle Modely
Sabine Normand  et Wanatoctoumi
Elizabeth Legros-Chapuis  et Amélie Charcosset
Martine Horovitz Silver  et Valérie Pascual
Déborah Heissler  et Christophe Sanchez
Catherine Désormière  et Dominique Hasselmann
Madame de Keravel  et Dominique Autrou
Maïa
  et Louise Imagine
Maryse Hache et Laure Morali
Eve de Laudec  et Brigitte Célérier 

 

Cet article a 12 commentaires

  1. Gilles

    Je continue à être jaloux de votre « patte », Francesco, et surtout de cette patte de poule, appuyé contre un mur.

  2. patrick verroust

    poème est trouble comme les jeux sadiques de l’adolescence, les mauvaises farces faites aux bêtes. Une façon bestiale de découvrir la chair et les pulsions morbides. Il trouble tant est habile le scalpel de l’auteur qui donne une leçon universelle de dissection. Il cerne ,si bien son personnage et son environnement qu’il prend le lecteur au piège..

  3. Francesco Pittau

    Merci, Gilles… vous m’ coupez le sifflet, là… 😀

  4. Francesco Pittau

    @frederique : inimitable et inimité… passque y a pas grand-chose à imiter en plus.

  5. frederique

    N’importe quoi Francesco 🙂

  6. Francesco Pittau

    Dites tout de suite que je sais pas ce que je raconte. 🙁

  7. frederique

    Quand il s’agit de votre talent, j’ai bien peur d’être obligée de dire oui.

  8. Sophie K.

    Réussir, grâce à l’écriture, à faire humer les parfums et les odeurs, à faire sentir le vent et le soleil, c’est remarquable.
    Voilà.

  9. frederique

    Sophie K, Visuelle ET olfactive 🙂

  10. Michèle

    La patte et la pâte (cette matière constituée par les couleurs travaillées sur un tableau) se confondent parfois. C’est le cas chez Francesco.

  11. Michèle

    J’ai oublié de préciser : se confondent « chez un maître ». 🙂

Répondre à Sophie K.

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