Ce matin, nous nous sommes tous levés en croyant que c’était un jour ordinaire. Et vous aussi, vous avez ouvert votre maison, caressé le chien, parlé à vos oiseaux. Mais vous n’avez pas mis la soupe à cuire,vous n’avez pas changé le feuillet du calendrier, vous n’avez pas sorti la tourterelle sur l’appui de la fenêtre.
Dans la salle de bain où vous vous prépariez, vous vous êtes soudain assise sur la chaise pour ne plus vous relever. Le peigne garde vos cheveux et l’élastique noir avec lequel vous vouliez les nouer a glissé près de vous. Un peu plus tard, c’est moi qui l’ai ramassé.
Ce matin, nous avons tous cru que c’était un jour ordinaire, et vous aussi, chère Hélène. Mais c’était le temps de ce voyage dont on parle sans rien en savoir. Et nous voici désemparés devant votre silence quand nous vous appelons, muets de stupeur dans la cuisine vide, éblouis de chagrin au bord de votre lit.
Ce matin, personne ne pouvait le prévoir, c’était le jour où vous partiez seule et les mains nues, à l’autre bout du monde, où nous vous rejoindrons, Hélène. Où nous vous rejoindrons.
J’aime ce vouvoiement pour évoquer la scène intime et finale.
Emily Loiseau …. je suis un fan de la première heure …. j’ai son dernier album que j’écoute souvent. Une vrai belle artiste …
Il est des fins qui peuvent avoir la douceur de certaines caresses. Partir. Pour où ? …. qu’importe.
Merci de ces queqlues mots Frédérique.
La sobriété de ton texte et son côté intimiste laissent entrevoir combien la peine est immense. Rien ne presse pour partir à l’autre bout du monde; certes, on a le temps, mais pas tout le temps. Il faut être prêt. Et je ne crois pas qu’Hélène l’était….
Ces mots me touchent au plus profond de mon âme…. Toi qui sait si bien dire, si bien respecter, si bien aimer.
Merci…..
De l’élégance, de la sobriété et du chagrin entoure de cette fin de vie. Je repars sur la pointe des pieds
Merci d’être passée avec tant de douceur. Ici, nous sommes chez Hélène, je suis certaine qu’elle aurait aimé toutes ces visites.
Très touché.