Réparer le langage, je peux.

Livre_LA_VOIR_UNE_DERNIERE_FOIS_02 Réparer le langage, je peux.Source : La dépêche du midi – 17 juin 2016.

C’est une grande première pour les quelques élèves de 5e et de 4e du collège Jean-Rostand de Balma. Ce samedi, ils accueilleront des écrivains lors du premier salon qu’ils organisent avec l’association Réparer le Langage, Je Peux . Un salon qui prend tout son sens pour les jeunes gens puisqu’ils viennent d’éditer un roman. Ce livre, «La voir une dernière fois» Nadir, Émilie, Yacine et leurs sept camarades l’ont écrit durant l’année scolaire sous l’impulsion de l’association.

Créée par des parents d’élèves, des étudiants, des enseignants et des intervenants de la chaîne du livre, cette dernière lutte pour permettre à des élèves en difficulté et parfois en décrochage scolaire de se réconcilier avec le langage. «Il faut que ces jeunes puissent raisonner et acquérir structuration et estime d’eux-mêmes», explique Sandrine Vermot-Desroches, écrivain, enseignante et présidente de Réparer le Langage, Je Peux.

Roman d’amour et de solidarité

L’histoire tient sur la quatrième de couverture : «Aadil reverra-t-il celle qu’il aime une dernière fois ?…» Pour écrire les 72 pages du livre joliment illustrées par la jeune Eva, les élèves se sont réunis tous les lundis midi. «On a trouvé les prénoms des personnages, explique Yacine, puis on a commencé à écrire le scénario puis l’histoire.»

«On jouait même les scènes, ajoute Nadir, puis les professeurs l’écrivaient sur l’ordinateur.» «On transcrivait, corrige son enseignante. Il s’agissait de libérer l’image, d’aller au-delà de la peur d’écrire.» En plus du soutien de leurs professeurs, les écrivains en herbe ont pu compter sur les conseils avisés d’écrivains reconnus tels que Frédérique Martin et Alain Absire. «Ils tendaient un fil et on accrochait des choses dessus», explique Mathieu.

Dans la cour des grands

Et si les élèves ont découvert des mots et leur alchimie particulière, ils ont aussi fait un énorme travail sur eux-mêmes. «Je suis moins timide», murmure Émilie.«Il y a quelque chose de plus profond que de la fierté, ajoute Mathieu en repensant à leur séance de dédicaces au Cultura de Balma-Gramont, le 28 mai dernier, et à la centaine d’ouvrages qu’ils y ont écoulée. C’était plus dur que je le pensais. Les gens nous demandaient de raconter l’histoire.» Le résultat de cette aventure littéraire trouve avec ce salon son heureux épilogue. À partir de 11 heures et jusqu’à 16 h 30, dans leur collège, les enfants témoigneront de leur expérience, puis questionneront à leur tour les écrivains invités. L’initiative est d’ores et déjà un succès. L’association Réparer le Langage, Je Peux compte la porter dans d’autres collèges de la région, et à Paris. Mathieu, lui, pense déjà un scénario tiré de l’œuvre collective.

Quentin De Sauw

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