De quoi demain serait-il fait, si ce n’est de pages à écrire et de pages à tourner ?

Depuis l’enfance, je porte un rêve comme on porte un bijou : être écrivain. Ce n’est ni pour les ors, ni pour la gloire. C’est d’abord pour la joie, c’est d’abord pour l’élan. Écrire pour partager l’insensé, l’insoutenable, l’inaccessible. Écrire, pour retisser le fil brisé de la fraternité chez les hommes.
Je n’ai qu’une obsession : l’Homme. Sa grandeur, sa démesure, son impuissance, sa cruauté, sa bêtise, son avilissement, sa déchéance, sa rédemption, son impossible quête, sa peur constitutive de vivre, son audace, son courage, sa tendresse parfois et son acharnement à aimer, malgré tout. L’Homme et cette dimension de lui qu’il s’obstine à repousser, cet au-delà qui ne cesse pourtant de l’appeler.

Frédérique MARTIN