L’Orient, Le jour – Marathon des mots 2015

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Par Aline Gemayel : http://www.lorientlejour.com/article/932312/douze-ecrivains-libanais-refont-les-mots-du-monde.html

Chaussures confortables aux pieds, sens en éveil, souffle bien rodé, il fallait au moins cela pour suivre le Marathon des mots qui se déroulait sur quatre jours, à Toulouse. La Ville rose – fameuse pour la couleur des briques qui constituent la majorité de ses bâtiments – s’était mise au diapason de Beyrouth et de Damas. « Un voyage de Beyrouth à Damas en compagnie des grands écrivains, poètes et artistes du Liban et de Syrie. L’occasion de saisir par leur présence et par leurs textes les enjeux historiques, politiques, sociétaux et religieux qui secouent cette fragile partie du monde… »
Au gré du Marathon, quelques bribes (re)cueillies, ici ou là…
Dans un quartier excentré de la ville, la librairie Renaissance offre une oasis de paix, avec son petit auditorium/salle de lecture et son équipe accueillante et dynamique. Là, une rencontre, D’ici et d’ailleurs met en présence…, avec Frédérique Martin (Sauf quand on les aime, Belfond) et Hyam Yared (La malédiction, Les Équateurs). Bien que très éloignées géographiquement, culturellement et socialement, les deux écrivaines se découvrent de nombreuses correspondances à commencer par la thématique des jeunes et de l’amour, abordée dans leurs derniers romans respectifs.
Qu’est-ce qui les pousse à écrire, comment s’y prennent-elles, quels genres d’écriture préfèrent-elles ? L’une et l’autre expliquent que l’écriture répond à une urgence de survie : « J’écris, car même si cela n’est pas bien apparent, je suis autiste, affirme Frédérique Martin, dans un sourire. Dès que quelque chose me touche, je ne peux en parler qu’à l’écrit. » Pour Hyam Yared, « la poésie est une nécessité, un cri qui jaillit, spontanément. Le roman implique un travail d’élagage, d’épuration. Une mise en langage nécessaire avant d’en faire de la littérature ». Toutes les formes littéraires conviennent cependant à cette écrivaine libanaise francophone, pour qui « la littérature est une révolution : elle m’a rendue libre ».
Qu’en est-il de l’attente ou le désir des lecteurs ? « Le désir de légèreté de la part des lecteurs traduit un désir d’amnésie », affirme Frédérique Martin. L’écrivain doit-il répondre à cette demande ? « Non, il doit répondre à son propre besoin. » Et Hyam Yared de conclure joliment le débat par un petit poème extrait d’Esthétique de la prédation, un recueil de poèmes aux éditions Mémoire d’encrier…

Hyam Yared

 

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