Merci Patron

Avant traitement
Avant traitement

On l’a d’abord appelée La Fureur de Lire, puis Le Temps des livres et enfin Lire en fête jusqu’à l’année dernière. Elle aurait eu vingt-et-un ans, la pauvrette, mais le patron, là-haut, en a décidé autrement. C’est qu’il n’aime pas ça, les livres, ni ceux qui les achètent, ni ceux qui les écrivent. Et tu vas voir ce que tu vas voir, je m’en vais lui faire sa fête, moi, au livre.

Exit la pauvrette, licenciée sans prévis. A la place, on crée une grosse commission chargée officiellement de réchampir la vieillerie d’ici 2010.
Borborygmes : Il faut changer la date. D’octobre on file au printemps. C’est une période un peu creuse le printemps, il reste un créneau entre le rire, les poètes et la musique. Ensuite trouver un autre nom. Une idée ? Non, ce n’est pas tout à fait mûr, mais ça vient, on le sent. Pour finir et tant qu’on y est, enlevons tous les trucs inutiles ou malfaisants – les bouquins par exemple.
On applaudit – car c’est pondu de frais – ce nouveau chapitre de Sarkâsme, la méthode où l’on ne cesse de démontrer qu’à défaut de comprendre le fond, on peut toujours s’attaquer à la forme.

Est-il nécessaire de rappeler ici la parabole de la crémière, qui peine à protéger son beurre, le prix de son beurre, et le reste de ses appâts ? Cernés de toute part, on est fondé à se demander quelle attitude il faudrait adopter pour se libérer d’une clique de plus en plus gourmande.
Devenir réactif. La grosse commission culturelle taille dans le vif ? Fort bien, elle permet de réactiver une ancienne fonction qui n’a pas servi depuis lurette : résister.
Devenir malin. Le patron et ses acolytes y apprendront à leurs dépends que si la rue est bordée d’arbres ce n’est pas pour qu’ils y marchent à l’ombre.
Et devenir impertinent, créatif, incontrôlable. Après le mépris, les poucettes et l’étranglement, il ne s’agirait pas de céder à une proposition de rachat.

Il était temps de rendre hommage à la crémière qui donne de sa personne sans compter ces temps-ci et ne rechigne pas à la tâche. La grosse commission culturelle va l’honorer comme il se doit, en rebaptisant sa prochaine manifestation – littéraire ou pas – d’un titre évocateur pour le plus grand nombre et qui ne manquera pas d’attirer les foules : Prurit en fête.

Après.
Prurit en fête

Cet article a 6 commentaires

  1. Martine

    Lire en fête disparaît? Incroyable! Voilà une journée qui commence fort mal avec cette nouvelle! Et en même vous me confirmez dans le bien fondé de ma démarche pour approcher les livres et toutes les belles histoires qu’ils contiennent au coeur de nos villes et villages, au plus près de tous ceux qui ne demandent qu’à les ouvrir, ces livres, vos livres, nos livres…

  2. frederique

    Lire en Fête sera déplacée, renommée, repensée. On peut légitimement craindre qu’elle finisse aussi par être enterrée ! C’est une belle démarche que la vôtre, Martine, soyez en remerciée.

  3. Christophe Borhen

    À l’Elysée, c’est  » Délire en (salle des) fêtes  » tous les jours.

  4. Quichottine

    Ah… Je ne savais pas. Et ce n’est pas une bonne nouvelle !!!!

    … Je suis… démontée moi aussi par l’absurdité de certaines décisions !

  5. frederique

    Cette information est passée à la trappe. Pas assez sensationnelle pour être relayée. De la place du livre dans les médias…

  6. juliet

    Ah ben ça alors …décidément aller sur ton site réserve des surprises !
    Je ne savais rien de tout ça , Frédérique …
    J’étais de la Fête , moi , en Octobre dernier ! Et je lisais sous une superbe affiche !!
    Bon, on va voir ce qui se cache derrière ces idées-là. Comme toi, je suis plutôt craintive …

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