Papier du sang

« Ils sont là. » Ainsi débute Papier du sang, par une altercation de l’auteur au lecteur. Tressant proses poétiques et poèmes, Frédérique Martin, nous accompagne dans les dédales obscurs du quotidien. « A ce platane, que rien ne distinguait des autres, elle est liée à l’intime par le dernier baiser de son garçon. C’est une mère et c’est un fils, elle en est certaine. C’est l’histoire d’une mère qui a perdu son fils, c’est l’histoire d’un fils qui a quitté sa mère. Ce bouquet, c’est un cri de haine, d’amour, de désespoir. » Elle nous rappelle que les hauteurs improbables…

Egorgeur du semblable avenir
Souviens-toi
Le fou se tait quand l’ange trépasse
Et Dieu perd son courage Dans ses mains qui se fanent

…s’incarnent dans le poids de chaque vie

Rien ne sépare le mourant de l’infante
Il n’y a pas d’avant, il n’y a rien après
Poignée de neige dans un bol de lait
Il n’y a rien avant, il n’y a pas d’après
Seule une ombre s’attarde dans un œil énervé

Et nous demande de la suivre dans le cheminement intérieur, pour passer du cri de l’homme qui souffre, au chant de l’homme qui se redresse.

Du sommeil de verre
L’homme nu
Se délie.
Sous ses cris de détresse
Couvait un chant sacré
Eternel, qui se redresse
Eternel, qui veut aimer.

Editions N&B – Proses poétiques et poèmes – 2006

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